Canada's NDP

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19 janvier 2016

Allocution prononcée par Tom devant le caucus : Lutter contre les inégalités

Je suis très content d’être de retour ici, à Montebello, pour cette réunion très importante.

Vous savez, il y a 8 ans, presque jour pour jour, j’étais ici à Montebello, avec quelques-uns d’entre vous à ma première rencontre stratégique du caucus du NPD.

À ce moment-là, j’ai eu l’honneur de présenter notre chef, Jack Layton.

Lors de son discours, Jack nous a dit que si nous voulions devenir une véritable alternative, nous devions avoir une solide fondation au Québec.

Nous avons fait une grande percée en 2011, et en 2015, un Québécois sur quatre nous a encore fait confiance.

Nous aurions espéré plus, évidemment. Mais nous demeurons une force politique au Québec, ce qui n’était qu’un rêve pour Jack la dernière fois que nous étions réunis ici, à Montebello.

Nous avons planifié quelques belles journées devant nous.

Nous aurons des conversations qui, je l’espère, seront intenses et porteront sur le fond des choses, afin de préparer notre avenir ensemble.

Et je suis impatient d’entendre vos idées et vos suggestions à cet égard.

Je suis fier et humble de faire partie d’une équipe aussi talentueuse et diversifiée.

Nous formons un groupe solide de députés progressistes, et le tiers d’entre vous êtes de nouveaux députés, pleins d’enthousiasme et prêts à amener du changement à Ottawa.

Plus important encore, notre caucus entier est motivé non seulement par un désir de changement, mais par une volonté profonde d’obtenir de réels progrès.

Ça me remplit de joie et d’optimisme.

Notre première tâche, c’est de forcer le nouveau gouvernement à rendre des comptes sur les nombreuses promesses qu’il a faites aux Canadiens durant la campagne.

Ça s’inscrit dans notre mandat d’opposition progressiste.

Les Canadiens s’attendent à du changement, et ils s’attendent à le voir mis en œuvre rapidement.

Les conservateurs feront tout ce qu’ils peuvent pour pousser le nouveau gouvernement et le nouveau premier ministre à aller dans une direction.

Une direction que les derniers gouvernements libéraux ont trop souvent eu tendance à suivre.

Une direction qui favorise Bay Street au détriment des travailleurs canadiens, et qui considère que des programmes sociaux généreux, comme les soins de santé, font partie du passé.

Une direction qui ignore la souffrance des Canadiens les plus défavorisés, et qui se dit que c’est dans l’ordre des choses.

Comme néo-démocrates, nous savons que cet ordre des choses ne fonctionne pas si bien pour les aînés, pour les anciens combattants et pour les Premières Nations.

Comme néo-démocrates, nous savons que les soins de santé universels nous définissent en tant que Canadiens, et qu’il est temps de les renforcer plutôt que de les affaiblir.

C’est dans notre ADN.

Et comme néo-démocrates, nous avons la conviction que l’emploi d’un Canadien sera toujours plus important que la marge de profit d’une entreprise ou la valeur de ses actions.

Si nous échouons à remplir cette première responsabilité qui est de s’assurer que les promesses faites seront respectées, ça voudra dire que nous avons laissé tomber des millions de Canadiens qui nous ont fait confiance.

Eh bien, je suis là pour vous dire que nous n’allons pas abandonner cette vision sociale-démocrate du Canada. Nous n’allons pas perdre de vue cette identité qui est la nôtre et ce but que nous poursuivons.

Voici donc l’autre responsabilité importante que nous devrons assumer à l’avenir : celle de bien articuler notre vision sociale-démocrate et de la communiquer efficacement aux Canadiens.

Les résultats de l’élection n’ont pas été à la hauteur de nos attentes - ça, c'est une évidence.

Mais nous pouvons continuer d’être fiers d’être néo-démocrates.

Trois millions et demi de Canadiens nous ont fait confiance et on défendra leurs valeurs.

Chaque fois que j’échange avec vous — à la Chambre des communes, dans vos circonscriptions ou simplement pendant un souper comme celui d’hier — je pense aux valeurs fondamentales qui nous unissent.

Des valeurs que le NPD incarne, jour après jour, en dénonçant les injustices, en réclamant plus d’égalité, plus d’équité, plus de solidarité pour tout le monde.

Ce sont ces valeurs qui guident notre action dans tous les dossiers importants – et qui sont à la base de notre vision commune pour un Canada plus juste.

Un Canada différent et meilleur où personne n’est laissé pour compte.

C’est ça notre priorité, au NPD.

C’est la raison pour laquelle je suis entré en politique.

Et c’est la raison pour laquelle je travaille sans relâche tous les jours.

Parce que tant qu’il y aura des inégalités, il y aura du travail à faire des batailles à mener – et on aura encore beaucoup de batailles à livrer au cours des semaines et mois à venir.

Et soyez-en assurés, on va ne ménager aucun effort et on va se battre pour ce qui compte vraiment.

Il n’y a rien de plus largement partagé par les néo-démocrates que notre engagement envers des soins de santé universels.

Pourtant, tout ce qu’on voit, c’est que les provinces se voient forcées de composer avec des coûts et des coupes qui ne cessent d’augmenter.

Et nous savons bien que, lorsqu’on coupe dans les soins, ce sont les patients et les travailleurs de première ligne qui en font les frais.

Au NPD, on sait que les coupes de milliards de dollars qui sont prévues dans les transferts en santé vont entraîner une baisse dans la qualité des services.

Encore une fois, on est en train d’ouvrir la porte, sournoisement, à une plus grande privatisation.

Au Québec, l’an dernier, le gouvernement libéral a apporté des changements majeurs aux services de santé avec son projet de loi 20.

Un projet de loi qui légalise les frais accessoires pour des traitements qui étaient autrefois assurés par le régime public.

C’est une loi qui entre en confrontation directe avec le principe d’universalité enchâssé dans la Loi canadienne sur la santé.

Mon lieutenant québécois, Alexandre Boulerice, va continuer de mener la charge et de réclamer que la ministre de la Santé intervienne pour faire respecter la Loi.

Le principe d’universalité des soins en est un que les Canadiens partagent d’un océan à l’autre — et qui fait partie de notre identité.

Malheureusement, il y a 5 millions de Canadiens qui n’ont pas de médecin de famille.

Le désengagement du fédéral est inquiétant.

Vous pouvez être sûrs que le NPD va mener cette bataille de front. On va défendre nos principes, c’est dans notre ADN.

Et malheureusement, si la tendance est inquiétante dans le domaine de la santé, elle ne fait que refléter l’augmentation des inégalités qui existent partout au pays.

Les inégalités de revenus sont l’une des plus flagrantes injustices dans notre société.

La disparité augmente en matière de revenus, et des centaines de milliers de familles canadiennes en arrachent.

C’est bien connu que les revenus constituent un facteur clé en matière de santé, et que les inégalités de revenus ont donc à la fois un impact sur le mode de vie et sur l’espérance de vie.

Statistique Canada a publié un rapport en 2015 qui énonçait clairement que 40 000 Canadiens meurent prématurément chaque année parce qu’ils sont pauvres.

Nous vivons dans l’un des pays les plus riches du monde, qui compte sur une abondance de ressources. Pourtant, ici au Canada, ceux qui gagnent moins vivent encore moins longtemps.

Je l’ai dit en campagne et je le répète : je refuse d’accepter que 1,1 million d’enfants canadiens et qu’un demi-million d’aînés canadiens vivent dans la pauvreté.

Je refuse d’accepter que des Canadiens qui travaillent à temps plein vivent sous le seuil de la pauvreté.

Il y en a certains qui se proclament progressistes et qui croient que c’est suffisant de viser l’égalité des chances, mais comme sociaux-démocrates, nous croyons que le combat contre les inégalités exige qu’on vise plus haut.

Le gouvernement peut et, selon nous, doit jouer un rôle direct dans l’élimination de la pauvreté.

Ce n’est pas suffisant de dire que tout le monde a les mêmes chances, quand les règles du jeu pénalisent les plus vulnérables.

L’égalité des chances, ça n’aide en rien un enfant qui vit dans un logement surpeuplé et mal chauffé, et qui se rend à l’école le matin en ayant froid et le ventre vide.

C’est un droit d’avoir un logement décent, et les gouvernements peuvent réunir les conditions pour bâtir des logements sociaux et pour les rendre accessibles à ceux qui en ont besoin.

Une personne qui travaille 40 heures par semaine ne devrait pas avoir à vivre dans la pauvreté.

En 2015, les banques canadiennes ont fait des profits record de 35 milliards $ et ont remis des bonus de 12,5 milliards $.

Malgré ça, pendant la même année, ces mêmes banques ont éliminé 4 600 emplois canadiens bien payés.

Une personne qui contribue à la croissance économique ne devrait pas voir son salaire stagner ou même diminuer, alors que les individus et les entreprises les plus riches continuent de s’enrichir.

Nous devons nous battre pour chaque personne qui souffre des inégalités de revenus.

Pour mener à bien ce combat, je prends l’engagement de déposer une législation anti-briseurs de grève comme l’un de nos premiers projets de loi.

Nos retraités qui voient leurs revenus diminuer et leur sécurité financière compromise ne sont pas ceux qui évitent de payer leur juste part d’impôt en cachant leur argent dans des paradis fiscaux.

Pourtant, ce sont eux qui souffrent le plus dans les périodes de difficulté économique.

Voilà ce qui est important.

Voilà les Canadiens qu’on doit défendre.

Depuis que je suis devenu chef du NPD, j’ai eu plus de rencontres avec des chefs autochtones sur la situation de leurs peuples, que sur n’importe quel autre enjeu.

Et ces rencontres ont raffermi mon engagement à défendre les droits autochtones.

C’est une cause qui m’interpelle particulièrement, et qui vient me chercher personnellement.

Une cause qui me pousse à agir, tous les jours.

Il n’y a pas d’autre groupe, au Canada, qui subit des injustices aussi flagrantes.

À peine 35 % des jeunes obtiennent leur diplôme d’études secondaires dans les réserves.

L’eau consommée dans les réserves est considérée comme un risque pour la santé dans 73 % des cas.

Le taux de suicide est cinq à sept fois plus élevé que la moyenne canadienne.

Les femmes et les filles autochtones ont trois fois plus de risques de subir de la violence que la population générale.

Ce sont des injustices qui persistent depuis trop longtemps et qui continuent de s’aggraver à mesure que le temps passe.

Notre relation avec les Premières Nations porte encore les marques de la part sombre de notre histoire, celle du colonialisme, du racisme et des promesses trahies.

Il est encore temps de changer de direction.

Et cette fois, on n’a pas le droit à l’échec.

Une des choses qui me rendent le plus fier, c’est d’avoir fait campagne sur un programme qui aurait donné des places en garderie qui soient abordables, accessibles et de qualité aux familles canadiennes.

Et cet enjeu n’est pas seulement une inquiétude pour la classe moyenne, c’est aussi un enjeu d’iniquité entre les régions, entre les sexes, et une question de gros bon sens économique.

À Toronto, une famille peut payer jusqu’à 2000 dollars par mois en frais de garde. Ça n’a aucun sens.

Et ce sont principalement les femmes canadiennes qui font le sacrifice de leur carrière lorsque les services de garde ne sont pas disponibles.

Nous croyons qu’il est plus que temps que les femmes n’aient plus à prendre cette décision.

Nous croyons à l’importance d’ajouter des services de garde universels au tissu social de ce pays.

Comme sociaux-démocrates, nous continuerons de nous battre contre les inégalités partout où elles sont.

Nous savons aussi que la plus grande inégalité de toutes est entre les générations, et que la principale menace pour les prochaines générations, elle vient des changements climatiques.

La manière dont nous répondons à cette menace, mondialement, nationalement et localement, déterminera le type de monde que nous laisserons à nos enfants et à nos petits-enfants.

Le Canada se trouve parmi les quinze pays les plus pollueurs de la planète, si on calcule les émissions par habitant.

C’est énorme!

Et même s’il fait plus froid ici qu’ailleurs, et que notre économie fait encore une large place à l’exploitation des ressources, ce ne sont pas des excuses.

On peut faire mieux.

Les impacts de l’inaction, on les connaît, ils sont documentés. Maintenant, on a l’obligation de passer de la parole aux actes.

Il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre, année après année, en commençant maintenant.

On a assez attendu.

S’il existait une formule magique pour résoudre la crise des changements climatiques, le problème serait réglé depuis longtemps. Mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.

Pour faire des progrès, il faut se retrousser les manches et passer à l’action. Ça prend des résultats.

Il faut plus que des paroles en l’air.

Si le Canada veut réaliser des progrès tangibles dans ces dossiers, il faut que les fausses promesses soient choses du passé. Ça prend une véritable volonté de changement.

Il faut que chaque année, le Canada réussisse à abaisser ses émissions de gaz à effet de serre. Ça, ça compte vraiment.

Il faut que nous protégions notre système public de santé et que nous l’améliorions pour inclure les soins à domicile et l’assurance médicament. Ça aussi, ça compte.

Il faut par ailleurs que les droits fondamentaux des Premières Nations, des Métis et des Inuits du Canada soient respectés, qu’ils aillent accès à des aliments, à de l’eau potable et à l’éducation. On doit corriger les erreurs du passé et bâtir une véritable relation de nation à nation. Ça aussi, ça compte.

Et ce qui compte aussi, c’est de rétablir l’âge de la retraite à 65 ans, d’améliorer les conditions de travail et d’éradiquer la pauvreté chez les enfants.

Et il est plus que temps qu’on crée une fois pour toutes des places en garderie abordables et de qualité.

Et vous pouvez en être certains, le NPD ne cessera jamais de se battre pour ce qui compte vraiment.

Trois millions et demi de Canadiens nous ont fait confiance pour les représenter à Ottawa.

En votant pour nous, ils ont choisi de faire avancer notre vision d’un pays plus progressiste.

Chaque fois qu’on se lève pour prendre la parole à la Chambre des communes… chaque fois qu’on accueille un nouveau citoyen… et chaque fois qu’on donne notre soutien à des travailleurs en grève, on n’est pas seuls à le faire.

Il y a trois millions et demi de Canadiens qui se tiennent debout, avec nous, à nos côtés.

Mes chers amis, on a du pain sur la planche. On sait ce qu’on a à faire, on va se retrousser les manches et on va foncer

On va défendre bec et ongles les travailleurs et les familles. On va défendre nos valeurs, et ensemble, on va former une opposition progressiste solide et déterminée au Parlement du Canada.

Je sais qu’on a une excellente équipe de personnes profondément déterminées à faire rayonner nos valeurs communes d’égalité, de solidarité et de justice sociale.

On est portés par ces valeurs dans tout ce que nous faisons.

Ces valeurs sont les pierres d’assise de la vision sociale-démocrate d’un Canada meilleur.

Ce sont ces valeurs qui nous ont donné le goût de nous mettre au service des Canadiens. Des millions d’entre eux le reconnaissent, et c’est d’ailleurs pourquoi ils choisissent de voter pour nous.

Ce sont les valeurs qui m’inspirent comme chef du Nouveau Parti démocratique et ce sont ces mêmes valeurs qui continueront de nous guider dans notre travail.

Merci. On continue, ensemble.