RAPPEL DES FAITS : Scandale au Sénat – Petit guide de camouflage à l’usage des conservateurs

MÉMO : MIEUX CAMOUFLER POUR MIEUX RESPIRER

DE : Responsables du bureau du premier ministre (la brigade des tout croches)

Instructions à suivre pour bien camoufler les méfaits des sénateurs :

Q: Les médias apprennent qu’un sénateur que vous avez nommé, Mike Duffy, a demandé au Sénat d’être remboursé pour des dépenses inadmissibles. Que faire?

R : Dites au sénateur Duffy que vous allez camoufler toute l’affaire s’il rembourse l’argent.

Q: Et s’il refuse de payer?

R : Demandez au sénateur Irving Gerstein s’il serait d’accord pour utiliser l’argent du Parti conservateur pour rembourser les sommes dues en son nom.

Q: Et si le sénateur Gerstein refuse d’utiliser cet argent?

R : Demandez à Nigel Wright d’écrire un chèque personnel pour rembourser les sommes dues, et dites à Mike Duffy de prétendre qu’il a lui-même remboursé l’argent.

Q: Le Sénat a déjà demandé à Deloitte d’effectuer une vérification dans laquelle on verra qu’un sénateur que vous avez nommé pour représenter l’Î.-P.-É. n’est pas résidant de la province. Que faire?

R : Demandez à Irving Gerstein de téléphoner à ses amis chez Deloitte pour leur demander de mettre fin à la vérification.

Q: Et si Deloitte refuse de coopérer?

R : C’est simple! Demandez aux sénateurs Carolyn Stewart Olsen et Tkachuck d’intervenir et de supprimer les paragraphes compromettants avant que le rapport soit rendu public.

Q: Que faire si des représentants du Sénat protestent?

R : On sort les poids lourds du BPM pour les faire taire et on apporte les changements désirés.

Q: Les médias apprennent que Nigel Wright a secrètement payé les dépenses du sénateur Duffy lui-même. On fait quoi?

R : On envoie Pierre Poilievre déclarer que « Nigel Wright a fait une chose exceptionnellement honorable » en remboursant les dépenses illégales de Mike Duffy.

Q: Et si personne ne mord à l’hameçon?

R : On fait une conférence de presse pour dire qu’on a toujours une confiance absolue.

Q: Et si ça ne calme pas la tempête?

R : On publie un autre communiqué de presse pour dire qu’on a accepté la démission de Nigel Wright « à contrecœur ».

Q: Que faire si le scandale continue de s’aggraver?

R : On prétend qu’on a viré Nigel Wright et qu’il a agi seul.

Q: Et si Tom Mulcair commence à dévoiler le fond de l’affaire pendant la période de questions?

R : On fout le camp au Pérou.

Q: Le rapport du vérificateur général indique que des douzaines de sénateurs auraient réclamé des remboursements pour des dépenses inadmissibles, le montant s’élève à près d’un million de dollars. On fait quoi?

R : On nomme un président du Sénat – qui sait bien que ses dépenses personnelles ont été pointées du doigt par le vérificateur général – et on lui demande d’élaborer un processus d’arbitrage pour contester les conclusions du rapport afin de le sortir du pétrin, lui et ses potes.

Q: Les preuves s’accumulent contre votre bureau, qui aurait été impliqué dans le camouflage de millions de dollars de dépenses inadmissibles au Sénat, dont certaines seraient criminelles. Que fait le premier ministre?

R : Le premier ministre offre ses meilleurs vœux à ses collègues du Sénat... et fout le camp en Europe pour régler des affaires « urgentes ».