Une députée du NPD affirme que le gouvernement fédéral « ignore » les villes frontalières et les demandeurs d’asile

EMERSON – Vendredi, la porte-parole du NPD en matière d’immigration et de réfugiés, Jenny Kwan, a visité la ville d’Emerson, au Manitoba, pour obtenir un compte rendu de première ligne des passages clandestins aux frontières, en forte hausse depuis que les États-Unis ont annoncé leur interdiction de voyager.

« Cela ne fait peut-être plus tellement les manchettes ces jours-ci, mais des villes frontalières comme Emerson continuent de recevoir des vagues de demandeurs d’asile, a déclaré Mme Kwan. Les gens ici se sentent ignorés par le gouvernement à Ottawa, et les libéraux refusent de s’attaquer à la source du problème. »

Une entente entre les États-Unis et le Canada, connue sous le nom d’Entente sur les tiers pays sûrs, oblige les autorités canadiennes à refouler les demandeurs d’asile aux points d’entrée officiels. Les demandeurs d’asile sont ainsi forcés à traverser la frontière entre les points d’entrée officiels, pour tenter ensuite de revendiquer le statut de réfugié une fois qu’ils sont déjà arrivés au Canada.

« La situation est chaotique, mais ce n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi, a affirmé Mme Kwan. Si les libéraux avaient fait ce qu’il fallait en suspendant l’Entente sur les tiers pays sûrs, les demandeurs d’asile seraient en mesure de déposer correctement leur demande de statut de réfugié aux points d’entrée officiels, au lieu de risquer leur vie et de surcharger des villes frontalières à court de ressources. »

Certains demandeurs d’asile ont subi de graves blessures lorsqu’ils effectuaient leur traversée. En mai dernier, une femme ghanéenne est morte alors qu’elle tentait de franchir la frontière pour se rendre à Emerson. Pas plus tard qu’hier, la police de Washington, D.C., rapportait que deux adolescents burundais, qui participaient à un congrès scientifique dans cette ville, avaient traversé au Canada.