24 novembre 2011
Le juge Nunn contredit les conservateurs en affirmant que le projet C-10 « va trop loin »
Après avoir servi de validateur à maintes reprises, le juge Nunn contredit les Conservateurs à propos de C-10
OTTAWA — Les conservateurs ont plusieurs fois affirmé que leur projet de loi C-10 sur la criminalité s’appuyait sur une étude réalisée par le juge Melvin Nunn. Or, le juge a fait une sortie publique cette semaine pour s’opposer au projet de loi, affirmant que le gouvernement Harper allait trop loin avec celui-ci.
Mercredi, le secrétaire parlementaire du ministre de la Justice, Robert Goguen, a encore une fois affirmé à la Chambre des communes que le projet de loi C-10 avait été « fondé sur une étude importante signée par le juge Nunn. Cette étude a mené à des amendements à la loi afin de protéger le publique contre les jeunes contrevenants.»
« Le juge Melvin Nunn a bel et bien mené une étude, mais le problème, c’est que même le juge trouve que les conservateurs vont trop loin avec leur projet de loi, a souligné la porte-parole adjointe en matière de justice, Françoise Boivin (Gatineau). Le juge Nunn a été très clair lors d’une entrevue accordée cette semaine. Il partage les craintes des Québécois et d’autres personnes s’opposant à ce projet de loi. »
Selon le NPD, encore une fois, les conservateurs font passer les jeux politiques avant la règle de droit et la protection de la sécurité publique. « Ils ignorent les avis des experts en criminalité et des provinces qui, eux, sont à l’écoute des besoins des Canadiens », a conclu Mme Boivin. « Ce que les familles canadiennes et les provinces veulent, c’est plus de policiers, et non pas un programme défaillant de prisons qui va coûter une fortune. »