Canada's NDP

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16 septembre 2014

Les calculs bancals de Justin Trudeau

Hier, Justin Trudeau a annoncé qu’il entendait créer 176 000 emplois en utilisant 225 millions $ provenant du fonds de l'assurance-emploi (AE).

Un instant… Au cours des trois dernières années, la croissance nette de l’emploi a été d’environ 134 600 emplois par année. Les libéraux affirment donc qu’ils pourront plus que doubler la croissance annuelle de l’emploi en abaissant les cotisations d’AE de certains employeurs.

M. Trudeau pense probablement accomplir ce tour de force en claquant des doigts.

Qu’en est-il des coûts de cette proposition?

Le problème, c’est que les coûts avancés par M. Trudeau ne tiennent compte que de la création nette d’emplois, et non de la création brute d’emplois. Puisque les entreprises qui augmenteraient leurs effectifs recevraient une exemption de cotisation pour chaque nouvelle embauche — indépendamment du nombre d’emplois perdus ailleurs, les véritables coûts de la mesure proposée par M. Trudeau seraient définis par la création brute d’emploi et non la création nette.

Les données de Statistiques Canada indiquent que la création brute d’emplois est habituellement cinq fois supérieure à la création nette d’emplois, ce qui signifie que la proposition de M. Trudeau coûterait cinq fois plus cher que ce qu’il avance. Selon les chiffres qu’il a lui-même exposés, le coût total de cette mesure dépasserait donc 1,1 milliard $.

Évidemment, M. Trudeau semble également oublier que l’exemption qu’il propose s’appliquerait à bon nombre d’emplois qui seraient créés de toute façon.

L’économiste Kevin Milligan a récemment fait remarquer qu’une étude empirique des crédits d’impôt visant la création d’emplois a établi que de telles mesures ne permettent de créer qu’un nouvel emploi pour chaque tranche de huit emplois que l’économie aurait créés de toute façon.

Environ 1,5 million de nouveaux emplois devront être créés au pays pour que le crédit proposé par les libéraux permette de créer 176 000 nouveaux emplois.

  • Advenant que 176 000 emplois additionnels soient véritablement créés, la facture s’élèverait à 1,5 milliard $ par année.
  • Et si l’adoption de ce crédit ne menait à la création d’aucun nouvel emploi, le plan libéral pourrait quand même coûter 700 millions $ — ce qui est plus de trois fois supérieur à l’estimation de M. Trudeau.

Alors que les libéraux et les conservateurs souhaitent piger dans le fonds d’assurance-emploi pour financer leurs propositions douteuses, le NPD propose des solutions pratiques qui aideront véritablement les Canadiens à se trouver du travail.