Les conservateurs défendent les droits des victimes, sauf lorsqu’elles font partie des Forces armées

En 1998, le magazine Maclean’s a publié une série de quatre articles sur les agressions sexuelles au sein des Forces canadiennes. Seize ans plus tard, la situation demeure des plus préoccupantes. Chaque jour, on estime qu’en moyenne cinq membres des Forces canadiennes se font agresser. L’Actualité a d’ailleurs publié un reportage à ce sujet le mois dernier.

L’Australie a connu des problèmes similaires au sein de ses forces armées. L’an dernier, le chef de l’Armée de terre australienne, le lieutenant-général David Morrison, a envoyé un message clair à tous les membres des forces australiennes :

« Ceux qui croient que c’est acceptable de rabaisser ou d’exploiter leurs collègues n’ont pas leur place dans cette armée. […] Si ça ne vous convient pas, alors partez. Vous trouverez peut-être un autre employeur qui acceptera ce genre de comportements, mais j’en doute fort. Il va de même pour ceux qui pensent que le fait d’humilier les autres les rend plus forts. » (Traduction) Lieutenant-général David Morrison (déclaration complète : http://youtu.be/QaqpoeVgr8U)

Malheureusement, au Canada, notre ministre de la Défense nationale n’est pas prêt à prendre position de façon aussi tranchée. Il préfère blâmer les autres partis et faire de la petite politique plutôt que de s’attaquer au vrai problème :

« J’aimerais lui rappeler que lorsque mon secrétaire parlementaire, l’honorable député de Selkirk—Interlake, a déposé un projet de loi pour renforcer les peines pour les agressions sexuelles, les enlèvements et les meurtres, les néo-démocrates ont été les premiers à s’y opposer. Ils devraient avoir honte. » Rob Nicholson, Chambre des communes, 26 mai 2014

Les conservateurs se présentent comme les défenseurs des droits des victimes, mais ils continuent d’ignorer les cas d’agressions sexuelles au sein des Forces canadiennes. Les Canadiens méritent mieux qu’un gouvernement qui néglige un enjeu aussi important et qui demande aux bureaucrates de faire le travail à sa place. Les Canadiens méritent mieux.