28 mai 2019
La lutte des libéraux et des conservateurs contre les migrants ternit la réputation de défenseur des droits humains du Canada
OTTAWA – Cette semaine, les député.es néo-démocrates dénoncent les mesures prises contre les migrants par l'ancien gouvernement conservateur et l'actuel gouvernement libéral et révélées dans le reportage accablant de Radio-Canada intitulé Le côté secret de l’opération canadienne contre les migrants.
Depuis 2010, plus de 120 millions $ ont été dépensés, soit près de 18 millions $ par année sous le gouvernement Trudeau, pour « perturber, interdire et décourager les opérations de passage de clandestins ». Les néo-démocrates trouvent extrêmement troublant que le gouvernement canadien soit de connivence avec les administrations locales de pays étrangers pour empêcher les personnes migrantes de chercher refuge au Canada, notamment avec le colonel Moussa Tiégboro Camara, en Guinée, qui a été officiellement accusé de « crimes contre l'humanité » suite à une enquête des Nations Unies.
« Alors que Justin Trudeau définit sa politique étrangère comme étant féministe, ambitieuse et faisant supposément preuve de leadership en matière de paix et de droits de la personne, la réalité est bien différente. Ce rapport montre qu'en plus de suivre les terribles mécanismes mis en place par Stephen Harper en matière d'immigration, le premier ministre refuse d'expliquer les liens entre son gouvernement et le colonel qui a été poursuivi pour crimes contre l'humanité », a dénoncé le porte-parole du NPD pour les affaires étrangères, Guy Caron (Rimouski-Neigette–Témiscouata-Les Basques).
Ces efforts pour empêcher l'arrivée de navires de migrants sur les côtes canadiennes signifient que le gouvernement canadien travaille avec des pays où les droits de la personne ne sont pas garantis. Si les passeurs qui transportent des migrants sont considérés comme des criminels au regard du droit international, les migrants se trouvant dans ces situations désespérées ne devraient pas être traités comme tels. Le Canada est signataire du Protocole des Nations Unies contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer de 2004, qui vise à prévenir et à combattre le trafic illicite de migrants tout en respectant les droits des migrants.
« Au lieu de dépenser des millions de dollars pour faire des alliances avec des criminels, nous devrions dépenser cet argent pour nous assurer que l'Agence des services frontaliers du Canada dispose des fonds dont elle a besoin pour faire son travail ici au Canada, où nous pouvons assurer la transparence et la surveillance des opérations. Nous devrions chercher à protéger les Canadiens et Canadiennes ainsi que ceux et celles qui cherchent refuge, et non à appuyer des criminels à l'étranger », a ajouté Matthew Dubé (Beloeil–Chambly), le porte-parole du NPD en matière de sécurité publique.
La réputation du Canada sur la scène internationale est en jeu. La transparence et la reddition de comptes sont nécessaires dans ce dossier. Plus que jamais, le Canada a besoin d'un plan qui respecte le Protocole des Nations Unies sur le trafic illicite de migrants, en assurant le bien-être des migrants en transit, à la frontière et à leur arrivée au Canada.
« Le gouvernement libéral peut bien se présenter comme un leader dans la lutte contre la crise mondiale des migrants, mais ce reportage a révélé que, tout comme les conservateurs, les libéraux sont prêts à utiliser tous les outils en leur pouvoir pour empêcher les migrants d'atteindre nos frontières », a expliqué Jenny Kwan (Vancouver-Est), la porte-parole du NPD en matière d'immigration, de réfugiés et de citoyenneté.