Canada's NDP

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17 octobre 2018

Le NPD réagit aux commentaires du ministre du patrimoine

OTTAWA – Hier, le ministre du Patrimoine a annoncé que le gouvernement avait secrètement entamé des consultations privées derrière des portes closes sur l’élaboration d’une nouvelle stratégie fédérale contre le racisme. Des groupes communautaires indispensables qui luttent au quotidien contre le racisme systémique et la discrimination ont été laissés en plan, bon nombre d’entre eux ignorant même que des consultations avaient débuté. Pire encore, le ministre Pablo Rodriguez a déclaré qu’il évitait délibérément les discussions sur le racisme systémique parce que « cette expression ne fait pas partie de mon vocabulaire. Où que ce soit, le Canada n’est pas une société raciste. » Il est évident que le ministre Rodriguez ne respecte pas les responsabilités de son mandat. Ce ministre ne semble pas savoir que les consultations qu’il entreprend découlent directement du rapport du Comité du patrimoine intitulé Agir contre le racisme systémique et la discrimination religieuse, y compris l'islamophobie.

« La très grande majorité des personnes dans ma circonscription sont Métis, Inuites ou membres des Premières Nations. Plusieurs de ces personnes ont été victimes de racisme systémique ou le sont encore. Que le ministre leur dise qu’elles ne subissent pas de discrimination du Canada, cela est insultant et dénote une grande ignorance, a dénoncé la porte-parole du NPD en matière des services aux autochtones, Georgina Jolibois. C’est aussi son ministère qui supervise l’implantation des langues autochtones dans le gouvernement fédéral, ainsi que l’instauration à venir d’un jour férié pour la Journée nationale des peuples autochtones. Il s’agit de mesures proactives que le Parlement a prises pour mettre fin au racisme systémique au Canada. C’est extrêmement troublant que le ministre soit impliqué dans ces projets sans en comprendre l’intention. »

Le NPD demande au ministre de s’excuser immédiatement au Parlement auprès des peuples autochtones et des personnes racisées du Canada pour avoir nié l’existence d’obstacles structurels persistants empêchant leur pleine participation à la société canadienne. Le NPD lui demande aussi d’expliquer quelles mesures il prendra pour s’instruire sur le racisme et sur le rôle que joue le gouvernement du Canada dans le maintien du racisme systémique dans la société.

« De la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois aux camps d’internement pour les Japonais et les Ukrainiens, en passant par les contrôles d’identité par la police qui touchent de façon disproportionnée les personnes racisées au Canada, l’idée que le racisme systémique n’existe pas au Canada est manifestement erronée, a déclaré la porte-parole du NPD en matière de multiculturalisme, Jenny Kwan. Comment le ministre peut-il réaliser son mandat s’il est aveugle aux véritables effets de la discrimination systématique? »
« La pire forme de racisme au Canada, c’est de nier que le racisme existe, à plus forte raison le racisme systémique constant. De l’autre côté de la rivière, en face du Parlement, vous pouvez trouver les bureaux du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, dont il s’agit toujours du nom légal malgré les nouveaux titres en apparence plus sympathiques que ce gouvernement a inventés, a souligné le porte-parole du NPD en matière de réconciliation, Romeo Saganash. Il n’y aucun autre ministère ni aucune autre agence gouvernementale dans ce pays dont le mandat est de fournir des services séparés à un groupe racial exclusivement – les peuples autochtones – et de répertorier et numéroter les personnes qui en font partie. De plus, la Convention internationale sur la discrimination raciale existe parce que le racisme systémique est une réalité. »