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9 juin 2021

Leah Gazan presse le gouvernement à reconnaître les pensionnats autochtones du Canada comme outil d’acte génocidaire

Territoire du Traité no 1 et patrie de la nation métisse, Winnipeg (Manitoba) – Aujourd’hui, la députée néo-démocrate Leah Gazan va demander le consentement unanime de la Chambre pour que le gouvernement fédéral reconnaisse les activités des pensionnats autochtones du Canada comme un acte génocidaire.

« Il n’existe aucune définition en droit international du génocide culturel. Ce qui s’est passé dans les pensionnats correspond à l’article II de la Convention des Nations Unies sur le génocide, un point c’est tout, a déclaré Mme Gazan (Winnipeg-Centre). Il est temps que ce gouvernement reconnaisse la vérité et permette aux survivant·es des pensionnats autochtones d’obtenir justice. Ils sont les victimes d’actes de génocide les plus graves ».

La découverte des restes de 215 enfants retrouvés près d’un ancien pensionnat de Kamloops montre l’ampleur de la tragédie. Le chagrin et la colère sont des réactions justifiées à cette nouvelle dévastatrice. À cela s’ajoute la certitude qu’il existe de nombreuses autres tombes non marquées dans de nombreux autres pensionnats.

« Avant de pouvoir se réconcilier, il faut reconnaître la vérité. Ce que j’ai subi au sein du pensionnat était un génocide, a déclaré Gerry Shingoose, survivante du pensionnat Muscowequan (Saskatchewan). Le refus du gouvernement de reconnaître cette réalité est un coup dur, car l’expérience des survivant·es est remise en question », a-t-elle ajouté.

« La Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRCG) donne une définition très claire de ce qui est et de ce qui n’est pas un génocide. Ce pays a été bâti au détriment des citoyens des Premières Nations en les affamant pour faire de la place aux colons; en enlevant de force des enfants pour les envoyer dans des pensionnats; en leur infligeant des dommages physiques et psychologiques entraînant souvent la mort et en enlevant de force des enfants pour les faire adopter au sein d’autres groupes ethniques et culturels. C’est ce qu’on a appelé la rafle des années 60. Chaque acte s’inscrit dans la définition du génocide, sans aucun doute, a déclaré le grand chef Arlen Dumas de l’Assemblée des chefs du Manitoba. Les 215 enfants retrouvés dans la fosse commune en C.-B. ont été assassinés. Il est plus que temps pour ce pays de cesser de refuser d’utiliser les bons termes pour protéger l’image du gouvernement fédéral. Ce n’est pas le moment de se taire. Il est question de génocide. Les Premières Nations attendent que le gouvernement fédéral l’admette afin que nous puissions enfin repartir du bon pied, en toute honnêteté et en reconnaissant notre responsabilité, et entamer le long chemin vers la guérison ».

« Il n’y a plus de débat à savoir s’il s’agit d’un génocide ou non. Lorsque les corps de centaines d’enfants sont retrouvés dans des fosses communes non marquées à travers le pays, ce n’est pas seulement leur culture qui a été éliminée, c’est aussi leur vie qui a été enlevée, et ça, c’est un meurtre. Le gouvernement canadien doit cesser de tourner autour du pot en jouant sur les mots et s’engager à apporter des changements importants et à adopter des lois qui protègent les membres des Premières Nations », a déclaré Jerry Daniels, Grand Chef de l’Organisation des chefs du Sud (SCO).

« Tous les regards sont tournés vers le Canada et sur sa réponse aux morts causées par le système des pensionnats autochtones au pays. J’exhorte le gouvernement du Canada à mesurer l’importance cruciale d’une réponse concrète à la découverte tragique de centaines de tombes non marquées d’enfants à Kamloops. Aujourd’hui, je suis aux côtés de Leah Gazan qui demande au Canada de reconnaître que le système des pensionnats s’inscrit dans la définition du génocide », a déclaré le grand chef Garrison Settee de Manitoba Keewatinowi Okimakanak Inc.

Le NPD réclame des gestes concrets : une vraie justice et une vraie réconciliation au lieu de simples discours et de gestes symboliques.

Mme Gazan va demander le consentement unanime à la Chambre des communes le jeudi 10 juin, après la période des questions.