5 juillet 2013
Les conservateurs induisent les Canadiens en erreur
Les documents de la GRC sur le scandale des dépenses au Sénat contredisent la version de Stephen Harper. Les conservateurs ont induit les Canadiens en erreur. Ils ont menti. Révoltant ? On ne vous le fait pas dire.
Voici quelques exemples :
SELON LES CONSERVATEURS :
« Ce fut sa décision [celle de M. Wright]. Aucune information ne m’a été transmise, pas plus qu’aux employés de mon bureau. » – Stephen Harper, Chambre des communes, 5 juin 2013
LA VÉRITÉ :
« Selon les documents, M. Wright aurait indiqué que trois employés du bureau du premier ministre étaient au courant de cet arrangement. » [traduction] – CTV News, 4 juillet 2013
SELON LES CONSERVATEURS :
« M. Wright lui-même a dit qu’il a agi seul dans le cas de M. Duffy, et c’est la raison pour laquelle il a démissionné. Lui seul a fait cette action. » – James Moore, Chambre des communes, 11 juin 2013
LA VÉRITÉ :
« Selon les documents, David van Hemmen, adjoint du chef de cabinet de Stephen Harper et Chris Woodcock, directeur de la gestion des enjeux du bureau du premier ministre, étaient également au courant de cette entente. » [traduction] – CTV News, 4 juillet 2013
SELON LES CONSERVATEURS :
« Ce document reflète les recommandations découlant d’une vérification indépendante effectuée à la demande du Sénat. » – Stephen Harper, Chambre des communes, 28 mai 2013
LA VÉRITÉ :
« Le rapport final du Sénat... en ce qui concerne les dépenses de Mike Duffy, était moins sévère que l’ébauche du rapport, ce qui semble concorder avec l’entente entre M. Duffy et M. Wright. » [traduction] – Documents juridiques de la GRC cités par CTV News le 4 juillet 2013
SELON LES CONSERVATEURS :
« Le premier ministre a dit très clairement à tous les sénateurs, y compris la sénatrice Wallin, que toutes les dépenses doivent être payées, qu’elles doivent être directement liées à leurs fonctions de sénateur, et que les sénateurs devraient utiliser leur propre argent pour payer toute dépense qui n’est pas liée à leurs fonctions. » – James Moore, Chambre des communes, 17 juin 2013 « Le Parti conservateur a été clair sur le fait qu’il paie les dépenses de sa propre campagne. En réalité, les faits ont été divulgués. C’est parce que nous avons appris qu’il était possible que M. Duffy ait facturé des dépenses en double que le Sénat a confié le dossier à d’autres autorités. Je répète que le Parti conservateur a agi dès qu’il a été informé de la situation. » – Stephen Harper, Chambre des communes, 4 juin 2013
LA VÉRITÉ :
« Le Parti conservateur prévoyait rembourser les sommes dues par M. Duffy à partir de la caisse conservatrice. » [traduction] – Documents juridiques de la GRC cités par CTV News le 4 juillet 2013
SELON LES CONSERVATEURS :
« On ne m’a pas consulté au sujet de la décision de Nigel Wright de remettre un chèque personnel au sénateur Duffy pour qu’il rembourse ses dépenses, et je n’y ai pas pris part. » – Déclaration du conseiller spécial juridique de Stephen Harper, Benjamin Perrin, 21 mai 2013 « Monsieur le Président, M. Perrin a déjà répondu à ces questions. C’est M. Wright qui a donné un chèque à M. Duffy. » – Stephen Harper, Chambre des communes, 28 mai 2013
LA VÉRITÉ :
« Selon les documents obtenus, M. Wright aurait indiqué que trois employés du BPM étaient au courant de cette entente, dont l’ancien conseiller spécial et juridique Benjamin Perrin. » [traduction] – CTV News, 4 juillet 2013
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a talonné le premier ministre en lui posant des questions claires et directes. Il voulait savoir qui, au BPM, était impliqué dans cette entente secrète. Il voulait savoir dans quelle mesure le Parti conservateur était mêlé à cette histoire et si le conseiller juridique du premier ministre était au courant des tractations.
Les documents de la GRC contredisent la version des faits de Stephen Harper. Le Bureau du premier ministre a caché la vérité. Le Parti conservateur était impliqué et était au courant de ces manœuvres.
Plusieurs questions demeurent sans réponse :
- Que s’est-il passé entre le moment où Stephen Harper a accordé son appui absolu à Nigel Wright et le moment où il a accepté sa démission, trois jours plus tard?
- Quelles directives Stephen Harper a-t-il données à son personnel concernant le scandale des dépenses au Sénat?
- Quand Stephen Harper a-t-il discuté pour la première fois avec Nigel Wright du scandale des dépenses au Sénat?
- Le premier ministre a-t-il demandé à tous ses employés s’ils étaient impliqués dans cette affaire?
- La caisse conservatrice a-t-elle été utilisée pour effectuer d’autres paiements du genre? Si oui, lesquels?
- Comment se fait-il que le conseiller juridique de Stephen Harper savait qu’il y avait une activité possiblement illégale en cours au BPM et qu’il ne l’a pas dit au premier ministre?
- Pamela Wallin a dit qu’elle avait déjà dû rembourser des dépenses inappropriées et qu’elle en avait informé le BPM. On ne lui a pas demandé de démissionner du caucus conservateur à ce moment-là. Pourquoi Stephen Harper prétend-il qu’il n’en savait rien?
Le premier ministre Stephen Harper a induit les Canadiens en erreur.
Les Canadiens méritent de connaître la vérité dans ce scandale. Ils méritent d’obtenir des réponses quant à l’implication du BPM dans le camouflage de cette fraude. Ils méritent d’obtenir des réponses sur le rôle du Parti conservateur dans cette affaire. Et ils méritent d’obtenir des réponses quant au manque d’éthique et de jugement des principaux conseillers de Stephen Harper.
Les Canadiens méritent mieux.