Canada's NDP

Skip to main content

12 avril 2022

Les libéraux doivent supprimer les formalités administratives pour faire venir au Canada les familles des interprètes et collaborateurs afghans

Le gouvernement fédéral retarde encore le processus, ce qui pourrait coûter la vie à plus de personnes

OTTAWA – Aujourd’hui, la porte-parole du NPD en matière d’Immigration, de Réfugiés et de Citoyenneté, Jenny Kwan, a reproché au gouvernement libéral d’imposer des formalités administratives supplémentaires pour faire venir les familles des interprètes et collaborateurs afghans en toute sécurité au Canada. Quelques jours seulement après que les interprètes ont organisé une manifestation et une grève de la faim pour attirer l’attention sur un processus déjà frustrant et long en mars, le gouvernement a demandé encore plus de documents aux membres de leurs familles qui demandent l’asile.

« Les interprètes afghans et leurs familles ont assez souffert, a déclaré Mme Kwan. Quelques jours seulement après leur manifestation, le gouvernement a décidé de compliquer encore plus le processus pour ces interprètes afghans et les membres de leurs familles menacés par les talibans. Alors que les familles fuient l’Afghanistan pour sauver leur vie, le gouvernement condamne leurs proches à des formalités administratives encore plus lourdes. Pour certains, il s’agit d’une condamnation à mort. »

Dans un courriel adressé aux interprètes afghans, le gouvernement indique qu’ils ont 30 jours pour fournir des documents supplémentaires, faute de quoi les demandes de leurs familles pourraient être refusées. Les familles ont déjà soumis beaucoup de documents à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) lors de leur première demande. Aujourd’hui, huit mois plus tard, le gouvernement leur impose de nouveaux obstacles à franchir. Les libéraux de Justin Trudeau doivent tenir leur promesse de mettre les familles des interprètes afghans en sécurité au Canada.

« Les anciens interprètes afghans font partie de la famille militaire canadienne; ils méritent d’être reconnus, a ajouté Mme Kwan. Ils sont déjà passés par des couches et des couches de filtrage et de contrôles de sécurité lorsqu’ils ont servi les troupes canadiennes. L’armée canadienne s’est portée garante d’eux avec des certifications. Tous les anciens interprètes ont déclaré devant le Comité spécial sur l’Afghanistan qu’ils se porteraient garants des membres de leur famille. Si le gouvernement ne met pas fin à ces formalités bureaucratiques, d’autres vies en pâtiront. »

Le NPD demande une fois de plus aux libéraux de renoncer aux exigences en matière de documents, de délivrer des documents de voyage uniques aux membres de la famille pour qu’ils puissent se rendre dans un pays tiers et, de là, d’organiser des vols d’évacuation pour qu’ils retrouvent leurs proches au Canada. Le NPD demande également au gouvernement de renoncer aux exigences relatives à la détermination du statut de réfugié et de permettre aux Afghans de demander les mesures spéciales d’immigration à partir de l’Afghanistan.

Réactions d'anciens interprètes afghans :
« Je ne sais pas comment répondre aux demandes ou les soumettre documents requis, car je n’ai aucun contact avec ma famille. Ils se cachent des talibans. Ils survivent à peine. Ils n’ont pas le luxe d’avoir accès à des ordinateurs. L’un de mes frères a disparu et je crains qu’il n’ait été capturé par les talibans. Plus le gouvernement retarde le processus, plus les risques pour les membres de notre famille augmentent. La chance finira par tourner et ils perdront la vie ».
- Safiullah Mohammad Zahed

« Auparavant, nous avons reçu de nombreuses demandes d’IRCC et de différents services gouvernementaux réclamant les mêmes documents. Les familles ont fourni les documents sur lesquels nous avons pu mettre la main. Certaines ont dû les brûler de peur que les talibans ne les trouvent. Comment pouvons-nous produire des documents qui ont déjà été brûlés? Tout cela a été expliqué au gouvernement. Maintenant, il revient à la charge, mais cette fois avec un délai de 30 jours. Nous avons soutenu le Canada - au risque de notre vie et de celle de nos familles - et maintenant il semble que le gouvernement se venge de nous pour avoir parlé. Je ne peux m’empêcher de penser qu’ils essaient simplement de se débarrasser de nous en trouvant une excuse pour refuser nos demandes. »
- Ghulam Faizi

« Tout ce que nous demandons, c’est que nos familles soient traitées de la même manière que les ressortissants ukrainiens. Nous comprenons ce qu’ils traversent et nous les soutenons de tout cœur. Ils essaient d’échapper à la violence et à la mort infligées par les Russes. Nous sommes passés par là. Maintenant, les membres de notre famille essaient d’échapper aux talibans. Nos vies n’ont-elles pas la même valeur que celles des ressortissants ukrainiens? »
- Ahmad Sayed