L’inaction des libéraux face à MindGeek/Pornhub nuit aux femmes du monde entier

OTTAWA – Ce matin, le porte-parole du NPD en matière d’éthique, Charlie Angus (Timmins–Baie James), s’est joint à un groupe de militantes féministes du monde entier lors d’une conférence de presse pour tirer la sonnette d'alarme sur l’inaction des libéraux quant à la publication d’actes d'agressions sexuelles sur des plateformes comme MindGeek/Pornhub. Cette situation est lourde de conséquences pour les femmes victimes d’exploitation à l’échelle internationale. Ces militantes demandent aux libéraux de Justin Trudeau de reconnaître leurs obligations internationales en matière de protection des femmes des pays du Sud qui sont la cible de violences et d’exploitation sexuelles.

« Les libéraux n’ont pas réussi à obliger des entreprises comme MindGeek/Pornhub à respecter leurs obligations légales face aux violences faites aux enfants et à la publication de vidéos non consensuelles de violences sexuelles, a déclaré M. Angus. Les conséquences sont d’ordre mondial. Pourquoi les libéraux préfèrent-ils protéger systématiquement les géants du web et les grandes entreprises au détriment du vrai monde? »

Le gouvernement libéral a laissé tomber les victimes en ne prenant pas en compte les graves allégations d’abus que ce géant du web diffuse. Il en résulte une exploitation généralisée des femmes et des jeunes. Les Canadiennes et les Canadiens méritent un gouvernement qui se bat pour protéger les femmes contre la violence sexuelle et l’exploitation en ligne. Le gouvernement libéral ne s’est pas montré capable ni désireux de jouer ce rôle.

Selon Vaishnavi Sundar, militante féministe de l’Inde :

« Les pays riches sont les principaux consommateurs de pornographie de "vraies" femmes. La plupart des femmes indiennes exploitées sur Pornhub ne savent même pas que les vidéos de leurs viols sont vendues dans le monde entier ».

Mme Sundar est écrivaine, réalisatrice et militante des droits des femmes du sud de l’Inde qui milite pour les droits sexuels des femmes. Elle est le contact national de la Campagne pour les droits humains des femmes (CDHF).

« Le Canada est devenu un violateur notoire des droits des femmes et des filles dans le monde entier, car il ne parvient pas à prévenir les actes répréhensibles commis sur les plateformes pornographiques de MindGeek ni à engager des poursuites à leur encontre », a déclaré Gail Dines, professeure émérite de sociologie et d’études féminines. Elle est la présidente de Culture Reframed, une organisation sans but lucratif qui se consacre au renforcement de la résilience et de la résistance des jeunes face aux méfaits de l’exploitation sexuelle en ligne.

Les néo-démocrates vont continuer de se battre pour que les femmes, les filles et les individus les plus vulnérables de la société soient protégés contre l’exploitation sexuelle.

Citations de validateurs :

« Le Canada, comme la France, est un membre du G7 qui propose des lois progressistes contre l’exploitation sexuelle. Il faudrait notamment décourager la demande qui mène à la traite d'humains à des fins d’exploitation sexuelle ». Alyssa Ahrabare (France/Maroc – FR) juriste, porte-parole d’Osez Le Féminisme! Chargée de projet du Réseau européen des femmes migrantes et coanimatrice de son mouvement de jeunes femmes Radical Girlsss.

« Le consentement n’est pas pertinent dans les cas de traite d'humains. Et si les vidéos de ces femmes ont été mises en ligne sur Pornhub, beaucoup ont par la suite été tuées et sont portées disparues. Ces femmes ne peuvent pas se faire entendre contre MindGeek ». Rita María Hernández (Mexico-ENG) – militante ayant travaillé pendant plus de dix ans sur les services de première ligne offerts aux femmes et aux filles victimes de la traite et de la prostitution, en particulier à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Elle est actuellement directrice des politiques et de la défense des droits à Rescue Freedom International.

« Pornhub encourage une culture du viol à l’échelle mondiale et tire ensuite profit de la violence répétée des hommes envers les femmes et les filles, et ce, dans des cycles de torture sans fin ». Nerea Novo (Espagne – ENG) – journaliste, analyste de données et activiste à Feminicidio.net, un observatoire de la société civile sur la violence contre les femmes en Espagne spécialisé dans la documentation des féminicides et des viols collectifs dans le pays.

« Les femmes des pays du Sud subissent l’injustice socio-économique, les conflits armés et les crises humanitaires. La production, la distribution et la consommation de pornographie relèvent d’un abus de pouvoir et d’une position de vulnérabilité ». Esohe Aghatise (Nigeria/Italie – ENG) – juriste, militante des droits des femmes et spécialiste des questions de la traite des êtres humains auprès des Nations Unies. Elle est également directrice générale de l’Associazione Iroko Onlus, qui fournit une assistance aux victimes de violences sexuelles et de traite d'humains en Italie.