Canada's NDP

Skip to main content

22 avril 2022

Un statut juridique pour le Fleuve St-Laurent : le NPD à l’ONU

Le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice, est à New York pour faire avancer la reconnaissance des droits du Fleuve Saint-Laurent et ses bassins versants

NEW YORK — Aujourd’hui, à l’occasion du Jour de la Terre, Alexandre Boulerice, le chef adjoint du NPD et porte-parole adjoint en Environnement, a prononcé un discours aux Nations Unies, à New York, pour un statut juridique pour le Fleuve St-Laurent et ses bassins versants. Dans le cadre du dialogue organisé par l’ONU portant sur le thème « En harmonie avec la nature », il a discuté de son projet de loi qu’il déposera lundi prochain, afin que des écosystèmes comme le Fleuve puissent être mieux protégés et ainsi aider à la santé environnementale.

« Les êtres humains peuvent se défendre, mais est-ce que le Fleuve et ses affluents peuvent se défendre? Des lois existent certes, mais elles sont trop souvent contournées, ou peu, ou mal appliquées et respectées, a déclaré le député. C’est pourquoi nous avons entrepris cette démarche afin de donner au Fleuve les outils pour se défendre et se protéger. Ce faisant, nous avons dans notre projet, l’intention fondamentale de l’inscrire dans une perspective de réconciliation avec les Premières Nations. »

Alexandre était accompagné de Mme Yenny Vega Cárdenas de l’Observatoire international des droits de la nature (OIDN), qui a également été invitée à prendre la parole aux Nations Unies. L’OIDN avait participé activement dans la première reconnaissance des droits de la nature au Canada pour la rivière Magpie/Mutehekau Shipu.

« Les démarches ont été bel et bien comprises par le Nouveau Parti démocratique du Canada, et plus particulièrement par le député Alexandre Boulerice, qui s’est engagé à présenter devant la Chambre de Communes du Canada un projet de loi pour reconnaître la personnalité juridique du Fleuve Saint-Laurent au niveau fédéral, a déclaré Mme Vega Cárdenas. Ce parti d’avant-garde devient un nouvel allié de l’Observatoire pour nous permettre de concrétiser les idées d’une véritable protection de ce milieu vivant. »

Alexandre et le NPD invitent tous les partis qui se soucient de l’avenir de notre environnement à appuyer ce projet de loi une fois déposé, lundi.

Le discours complet d'Alexandre aux Nations Unies:

Merci Yenny pour cette mise en contexte et cette formidable initiative que vous menez, l’Observatoire international des droits de la Nature, depuis plusieurs années. Pour ceux et celles qui connaissent peu le Québec, sachez que si vous regardiez vu du ciel, vous verriez un mastodonte traverser le territoire. D’Ouest en Est. Une vaste étendue bleue qui prend source dans les grands lacs pour se déverser dans l’océan Atlantique. Un être qui façonne le Québec en son sein et en son centre. Le fleuve Saint-Laurent. Le fleuve et tous ses affluents, de toutes les régions. Un vaste complexe d’artères et de veines qui fait vivre ce corps magnifique qu’est le Québec. Un géant. Mais un géant fragile et menacé. Que nous devons protéger. Menacé par des projets qui viennent meurtrir sa nature même, ses milieux de vie, ses écosystèmes, son équilibre et sa pureté. Les êtres humains peuvent se défendre, mais est-ce que le Fleuve et ses affluents peuvent se défendre? Des lois existent certes, mais elles sont trop souvent contournées, ou peu, ou mal appliquées et respectées. C’est pourquoi nous avons entrepris cette démarche afin de donner au Fleuve les outils de se défendre et de se protéger. Et ce faisant, nous avons dans notre projet, l’intention fondamentale de l’inscrire dans une perspective de réconciliation avec les Premières Nations. Il ne peut y avoir de préservation de ces cours d’eau sans l’implication et la présence, à la table, de ceux et celles qui connaissent depuis des millénaires ce territoire dans toutes ses subtilités. C’est pourquoi, dans le projet de loi que je vais bientôt déposer au parlement canadien, nous prévoyons une place importante aux communautés autochtones dans un futur comité de défense et de protection des droits du Fleuve Saint-Laurent. Ils sont des gardiens incontournables des terres et des eaux qu’ils connaissent. Depuis la révolution américaine, depuis la révolution française, nous avons donné des droits fondamentaux à tous les hommes et à toutes les femmes. Cette marche vers l’égalité et la démocratie fut un progrès magistral dans l’évolution de nos sociétés humaines. Mais avons-nous aussi donné des droits à la Nature? Pas vraiment. Nous avons toujours cette vision anthropocentriste que la Nature est là pour répondre à nos besoins. Point final. Nous ne pouvons plus maintenir cette posture. Dans un monde qui doit faire face au dérèglement climatique, à la perte systématique d’espaces pour les animaux, à l’extinction massives d’espèces vivantes, nous devons opérer de toute urgence un virage. Un virage radical vers une existence harmonieuse et apaisée avec notre environnement. Mettons un peu d’équilibre dans tout cela. Envisageons de donner des droits à la nature. Cette nouvelle perspective plus globale ouvre aussi la porte à d’autres formes de développement. Plus durables et plus respectueux. Un développement viable qui brise la pensée suicidaire d’une croissance infinie et illimitée dans un monde aux ressources inévitablement finies et limitées. Par sa majestuosité, le fleuve marque l’imaginaire collectif des Québécois et des Québécoises. Assurons-nous que nous veillons, collectivement, sur cette richesse et protégeons ensemble sa vie et sa beauté.