Canada's NDP

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18 janvier 2013

Gouverner dans l’intérêt des Canadiens

Discours de Thomas Mulcair à la rencontre stratégique du caucus du NPD

C’est un plaisir d’être de retour à Ottawa… avec toute notre équipe, l’équipe du NPD, l’équipe qui est de loin la meilleure sur la scène politique fédérale.

C’est une semaine très occupée et très productive que nous venons d’avoir.

Je suis fier d’avoir rencontré les premiers ministres et chefs néo-démocrates de partout au pays afin de discuter des défis qui nous attendent.

La dernière semaine nous a permis de faire le bilan de nos réalisations en 2012, puis à réfléchir à la manière de continuer sur notre lancée en 2013.

Ça nous a également permis d’amorcer la préparation de notre stratégie en vue des prochaines élections…

Cette année en est une qui est charnière pour notre Parlement. Les conservateurs en sont à leur troisième année de gouvernance majoritaire, avec les décisions désastreuses qu’on connaît.

On voit donc à quel point il est important de chasser les conservateurs du pouvoir en 2015.

Notre équipe est unie. Nous avons des objectifs clairs. Et nous n’allons reculer devant rien pour les atteindre.

Nous allons maintenir la pression sur Stephen Harper pour qu’il rende des comptes à la population canadienne, et nous allons continuer de défendre notre vision d’un pays plus vert, plus juste et plus prospère.

C’est le mandat que 4 millions et demi de Canadiens nous ont donné…
et nous n’avons pas l’intention de les décevoir.

Depuis que je suis devenu chef de l’opposition il y a dix mois,
j’ai eu l’immense privilège de visiter chacune des provinces de notre pays.

C’était pour moi une priorité.. Parce qu’à mon sens, aucun chef politique fédéral ne peut prétendre représenter les Canadiens sans être d’abord allé à leur rencontre et à leur écoute dans leur milieu de vie…

... Sans avoir pris le temps de connaître leurs espoirs, ou sans avoir une idée des défis qu’ils rencontrent au quotidien.

Je me suis rendu en Colombie-Britannique avec plusieurs députés du NPD, des députés exceptionnels comme Murray Rankin qui fait un travail extraordinaire pour porter la voix de sa province à Ottawa.

J’ai rencontré mes homologues néo-démocrates dans les provinces des Maritimes et de Terre-Neuve-et-Labrador, où notre parti prépare sa prochaine percée électorale.

J’ai visité plusieurs régions du Québec, elles aussi représentées par des députés talentueux qui travaillent sans relâche pour enraciner notre parti plus profondément dans la province.

Je me suis également rendu dans le sud de l’Ontario, où j’ai rencontré des maires, des représentants syndicaux, des dirigeants d’entreprises.

J’ai discuté avec des travailleurs des sables bitumineux à Fort McMurray, avec des membres du gouvernement à Winnipeg, et avec des étudiants à Regina.

Et partout où je me suis rendu, les Canadiens m’ont tous dit la même chose :

Dans une foule de dossiers, les choix du gouvernement Harper vont précisément à l’encontre des attentes des Canadiens.

… à un tel point qu’aujourd’hui, les Canadiens n’ont plus l’impression que leur voix peut être entendue à Ottawa.

C’est clair : le gouvernement fédéral manque à ses obligations envers les Canadiens.

Car force est de constater que le Canada demeure un pays résolument progressiste, un pays où l’on tient à prendre soin les uns des autres, un pays fondé sur l’idée qu’en aidant une personne à se relever, c’est toute la collectivité qui réussit à avancer.

Ces valeurs d’entraide sont reflétées dans nos institutions et nos programmes, des institutions qui nous unissent et qui nous définissent :

L’assurance-maladie universelle, gratuite et public, pour prendre soin des malades, la Sécurité de la vieillesse pour permettre à nos aînés de vivre dans la dignité, ou l’assurance-emploi pour aider ceux d’entre nous qui traversent une période difficile.

Au cours de la dernière année seulement, monsieur Harper a mis la hache dans ces trois programmes.

Il a dit aux chômeurs qu’ils n’auraient désormais pas d’autre choix que d’accepter une diminution de salaire de 30 pour cent… sous peine d’être éjectés du programme d’assurance-emploi.

Il a dit aux aînés qu’ils se verraient forcés de travailler deux ans de plus avant de pouvoir prendre leur retraite.

Et il a annoncé aux provinces qu’elles devraient composer avec des coupures de 36 milliards de dollars dans le financement fédéral de la santé.

Depuis qu’il a sa majorité à la Chambre des communes, M. Harper semble penser qu’il n’a plus besoin d’écouter l’écrasante majorité des Canadiens qui s’opposent actuellement à ses décisions.

C’est plus qu’évident, lorsqu’on voit le premier ministre vendre nos ressources naturelles à un État étranger, malgré l’opposition exprimée par les Canadiens.

Ou lorsqu’on le voit éliminer les protections pour nos lacs et nos rivières, puis donner carte blanche aux grands pollueurs… au lieu de s’assurer du respect de nos lois environnementales et de forcer les pollueurs à payer pour le saccage dont ils sont responsables.

Ou même lorsqu’on voit le premier ministre demander aux Canadiens de se serrer la ceinture… et ça, au moment même où il transforme le plus grand projet d’acquisition militaire de notre histoire en véritable fiasco.

À Ottawa, on a un gouvernement qui ignore les attentes des Canadiens
et qui agit comme bon lui semble.

On a un gouvernement qui travaille uniquement dans l’intérêt de sa base politique et des amis du pouvoir… en balayant sous le tapis tout le reste de la population.

C’est un gouvernement empêtré dans les scandales, les fautes éthiques et une mauvaise gestion caractérisée.

Aujourd’hui, j’ai un message à passer au premier ministre :

Les Canadiens en ont assez d’être ignorés. Ils ont leur mot à dire.

Monsieur Harper, si vous n’acceptez pas de changer votre façon de faire et de défendre l’intérêt public plutôt que l’intérêt des mieux nantis… en 2015, c’est un gouvernement du NPD qui va s’en occuper.

Dans notre histoire, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur des leaders hors pair, capables de proposer des idées inspirantes et engageantes.

Des idées qui nous montraient la voie à suivre pour faire de notre pays un meilleur endroit où vivre, et qui interpellaient chacun d’entre nous, sans exception, pour que nous travaillions ensemble.

Malheureusement, aujourd’hui, cette époque nous semble révolue.

Parce qu’à Ottawa, nous avons un premier ministre qui croit dur comme fer au déclin du Canada, et qui nous demande d’oublier nos rêves et nos ambitions.

Pourtant, nous vivons dans une ère d’innovation sans précédent.

Et nous avons à notre disposition un bassin de main-d’œuvre comme jamais auparavant… et une possibilité réelle de mettre cette main-d’œuvre au travail.

Malgré ça, on ose nous dire que le déclin est inévitable… et que nos enfants n’auront pas d’autre choix que de vivre moins bien que leurs parents.

C’est ça, le Canada de M. Harper : un pays où nos valeurs d’entraide et de solidarité s’effacent tranquillement au profit du chacun-pour-soi.

Un pays que nos parents ne reconnaitraient plus aujourd’hui, et que nous ne voulons surtout pas léguer à nos enfants.

Notre pays est aux prises avec des inégalités de revenu qui vont en s’accroissant et qui atteignent aujourd’hui des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression…

Ces dernières années, la classe moyenne tire de moins en moins bien son épingle du jeu.

Notre économie stable et diversifiée est en train de s’effondrer, alors que cette économie a été le fer de lance de notre croissance et de notre création d’emplois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Résultat? La dette des ménages et le coût de la vie montent en flèche… pendant que les salaires baissent.

Comment pouvons-nous accepter, dans un des pays les plus riches du monde?

Qu’un quart de million d’aînés vivent actuellement dans la pauvreté, que 8 millions d’enfants canadiens vont à l’école l’estomac vide. Et qu’une nouvelle génération d’autochtones n’a toujours pas accès aux produits de première nécessité…
et n’a toujours pas droit au moindre espoir.

À notre époque, le développement durable est au cœur de toute chose,
autant sur les plans environnemental, social et économique.

L’histoire jugera notre génération en fonction du pays et de la planète
que nous lèguerons à nos enfants et à nos petits-enfants.

Et c’est tout un défi auquel nous sommes confrontés parce que nous risquons de devenir la première génération à donner moins à nos enfants que nous en avons reçu de nos parents.

J’ai discuté avec des étudiants qui m’ont confié leurs craintes pour l’avenir :
ils finissent leurs études avec plus de dettes, moins de débouchés sur le marché du travail, et se voient forcés de vivre
dans un environnement pollué.

J’ai rencontré des parents qui travaillent d’arrache-pied pour donner une vie meilleure à leurs enfants... et qui s’inquiètent en voyant tous les obstacles qui attendent la nouvelle génération.

Pourtant, au lieu de travailler pour éliminer ces obstacles, le gouvernement de M. Harper passe l’essentiel de son temps à faire des relations publiques et à répéter, encore et encore, les mêmes slogans conservateurs.

Plutôt que d’avoir une vision à long terme pour notre pays, le premier ministre préfère diviser les Canadiens dans le seul but de marquer des points politiques.

Monter les gens les uns contre les autres… Les régions l’une contre l’autre… ça, c’est devenu la marque de commerce de Stephen Harper.

Soyez certains que jamais je ne m’abaisserai à pratiquer ce genre de politique…

Au NPD, nous sommes persuadés que les Canadiens d’un océan à l’autre ont beaucoup plus en commun que de points de divergence.

Nos destins sont interreliés, que l’on vive à Cold Lake ou au Lac-St-Jean.

Et la solution à nos problèmes, ce n’est pas le nivellement vers le bas préconisé par M. Harper… C’est de viser plus haut.

Il est temps de rejeter l’approche cynique des conservateurs, et de concentrer nos efforts pour remettre le Canada sur la voie du progrès…

Et nous pourrons enfin doter notre pays d’un gouvernement qui travaillera dans l’intérêt de chaque citoyen et de chaque citoyenne.

En 2013, nous allons proposer des solutions concrètes qui illustrent notre vision positive, optimiste pour le Canada.

Des solutions qui font primer l’intérêt public.

Des solutions qui respectent les valeurs communes des Canadiens.

Et des solutions qui nous aideront à répondre à la fois aux défis d’aujourd’hui et à ceux qui se présenteront à l’avenir.

Ce travail a été au cœur des rencontres que nous avons eues en équipe cette semaine… tout comme il a été au centre de mes discussions avec les chefs néo-démocrates de l’ensemble des provinces.

Et cette recherche de solutions ne manquera pas de s’inviter dans les débats des milliers de néo-démocrates qui se retrouveront au congrès fédéral du NPD en avril à Montréal.

Ensemble, nous allons continuer de préparer le terrain pour 2015… et nous allons poursuivre notre tournée du pays.

Et les conservateurs vont nous trouver sur leur chemin dans chaque circonscription et dans chaque région du Canada…

… tout comme au Parlement, où M. Harper ne pourra plus se permettre d’esquiver les questions et devra répondre de ses actes.

Notre objectif, c’est de donner un choix clair aux Canadiens en 2015.

Ils pourront opter soit pour leur gouvernement qui vend nos ressources naturelles à une puissance étrangère, soit pour un gouvernement qui bâtira une économie stable, durable et digne du 21e siècle, pour créer des emplois ici, au Canada.

Ils pourront opter soit pour leur gouvernement qui tourne le dos à nos étudiants de plus en plus endettés, pendant que nos aînés peinent à sortir de la pauvreté, soit pour un gouvernement qui s’assurera que personne n’est laissé pour compte.

Ils pourront opter soit pour leur gouvernement qui ne donne pas suite à ses engagements envers les Premières Nations, soit pour un gouvernement qui fera preuve de respect envers eux et établira une relation de nation à nation.

Bref, ils auront le choix d’opter soit pour un gouvernement résigné au déclin de notre pays, soit pour un gouvernement qui nous croit capables de plus.

Notre parti a la vision qu’il faut pour unir l’ensemble des progressistes sous la bannière du NPD.

Et nous avons la vision nécessaire pour unir les Canadiens d’un océan à l’autre.

En élisant le NPD comme opposition officielle et en élisant une première majorité fédéraliste au Québec en plus de vingt ans… la population nous a donné une chance historique qu’il ne faut surtout pas rater.

Nous avons prouvé, et nous continuons de prouver quotidiennement, que nous sommes à la hauteur de la tâche.

Ensemble, nous pouvons bâtir le Canada de nos rêves… un Canada où personne n’est laissé pour compte.

Ensemble, nous pouvons et nous allons créer un monde meilleur.

Merci.