Le NPD déplore que le Canada veuille garder les avoirs provenant de la corruption

Selon Hélène Laverdière, les avoirs saisis devraient être retournés au peuple tunisien

OTTAWA – Hélène Laverdière (Laurier – Ste-Marie), la porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’Affaires étrangères, déplore la requête du gouvernement Harper formulée aux autorités tunisiennes à l’effet que le Canada conserve jusqu’à 50 % des avoirs saisis aux membres de la famille de l’ancien Président de la Tunisie.

« Je suis outrée de voir que le gouvernement canadien souhaite priver le peuple tunisien de son propre argent », a déclaré Mme Laverdière. « Cet argent a été volé au peuple tunisien par l’entremise de la corruption, et le Canada n’y a pas droit. »

Le NPD a demandé à maintes reprises au gouvernement Harper de geler les avoirs des membres de la famille Ben Ali depuis l’arrivée de Belhassan Trabelsi au Canada en janvier 2011. « Le gouvernement s’est trainé les pieds quant au gel des avoirs des membres corrompus de la famille Ben Ali vivant au Canada, leur laissant amplement le temps d’essayer de disposer de ces avoirs », a poursuivi Laverdière. « Maintenant que le Canada a fait ce qu’il avait promis de faire il y a plus d’un an, le gouvernement refuse de dévoiler les détails en lien avec les avoirs saisis et souhaite dorénavant garder jusqu’à la moitié de cet argent au pays. Où est la transparence? »

Selon Hélène Laverdière, le Canada se doit de retourner à la Tunisie tous les avoirs saisis qui ont été accumulés dans le cadre de la corruption. « Le premier ministre dit qu’il appuie les aspirations démocratiques du peuple tunisien. Toutefois, il s’objecte au droit des Tunisiens vivant au Canada de voter lors de leurs élections, en plus de vouloir garder une partie des avoirs provenant de la corruption. Les Canadiens sont choqués de constater un tel manque de respect pour la démocratie. »